HISTORIQUE DE LA FONDERIE D'ART La terre est apparue du néant interstellaire puis la vie s'est installée doucement, je dirai patiemment au rythme de l'horloge cosmique. Retournons dans le passé,  il y a plus de 3 millions d'années. En Ethiopie apparaissent  les premiers primates mi hommes mi singes qui sont la souche de nos lointains  ancêtres les australopithèques. Au paléolithique (-10000 ans),les premiers hommes sont à l'origine de l'outillage tout d'abord réalisé en galets de quartzite retouchés mais également en obsidienne et silex (pierres tranchantes et relativement résistantes). Durant des millenaires,  les techniques s'affinent, une lente évolution amène les hommes du néolithique à l'âge de la pierre polie (-5000 à -2500).

DECOUVERTE ET FONDERIE DU MINERAI Hasard ou désir d'expérimenter, nul  ne saura comment ces premières lames de métal apparurent. Les premières productions de cuivre et leurs fusion réalisées des -3900 ans à Chypre par réduction du minerai à l'aide d'un four de fusion nous amène à l'ère du "chalcolithique".L'homme apprend à utiliser ce métal difficile à fondre, trop malléable et peu résistant.Les fours primitifs sont alors rudimentaires, composés d'argile et de terre, fonctionnant par tirage d'air forcé à l'aide de soufflets. Déja de grands courants commerciaux apparaissent.L'étain qui vient d'être découvert en Cornouailles est exporté, traverse la Gaule , suit la route des grands rivages méditérranéens .La Grèce antique et notamment Chypre déjà grand producteur de cuivre en sont les principaux utilisateurs;. Sous forme de minerai  ou même de lingots déjà affinés ,ces métaux rares et convoités  se vendent, s'échangent, s'exportent à travers le monde. Le hasard encore, ou plus vraisemblablement l'industrialisation de la fonderie amène les fondeurs "expérimentateurs de l'époque à  mélanger le cuivre et l'étain découvrant ainsi un nouvel alliage  dur et résistant "le Bronze". METHODE DE FONDERIE CIRE PERDUE ------------------------------------------------------------------------------------------------- Découverte et utilisation de la cire L'intêret de pouvoir reproduire a été  un des principaux impératifs retenu par les premiers fondeurs de ces époques.Produire en grand nombre d'exemplaires un  modèle, permettait outre le gain de temps, d'assurer une commercialisation et un revenu financier important pour ces artisans  . Aux premiers moules en pierre éclatant sous l'effet de la chaleur et du bronze en fusion (environ 1000°), succèdent des moules en terre réfractaire permettant de couler des objets pleins et massifs. Une découverte extraordinaire va alors boulverser le monde de la fonderie  antique.Son application va engendrer de nouvelles méthodes de production.L'objet obtenu n'est plus unique et devient vraiment reproductible. Les chimistes de l'antiquité vont s'intéresser à la cire végétale et animale en trouvant dans ces matériaux de nombreux avantages. La cire, figée à basse température, se ramollit à la chaleur et se liquéfie rapidement.Elle se modèle, peut prendre toutes les formes et les empreintes possibles (estampage). Les oeuvres d'art  obtenues dans l'antiquité nous laissent aujourd'hui encore admiratifs quelquefois perplexes et interrogatifs en regard des procédés et des moyens utilisés à ces époques.Toutefois, il est étonnant de noter que les bases même de la fonderie "cire perdue" restent identiques et se perpétuent dans nos mondes modernes.Ainsi les fonderies aéronautiques et spatiales, l'automobile  ou les mécaniques de précision à quelques variantes prés utilisent toujours ce même procédé né de la nuit des temps. REALISATION D'UNE SCULPTURE EN PROCEDE CIRE PERDUE ------------------------------------------------------------------------------------------------- Le sculpteur confie au fondeur sa sculpture . Il s'agit en fait  de l'original encore appelé "modèle" ou "maître-modèle". Le mouleur  réalise  le moule de reproduction destiné aux tirages d'art  soit : 8  pièces maximum numérotées  en chiffre arabe  ex: 1/8 2/8 etcc.. et 4 épreuves d'artistes numérotées en chiffre romain  ex I/IV  II/IV etc... Seules ces pièces auront le droit de porter  l'appellation  "oeuvre d'art" du fait des tirages extrèmement limités. La sculpture peut également être reproduite en un seul exemplaire  ex:1/1 augmentant ainsi sa valeur. Tout tirage supplémentaire est interdit..Le moule est alors détruit ou sécurisé. Les tirages (dépassant la limite des 12)  ne peuvent  être considérés..Il s'agit là de "séries  d'édition" de grande diffusion, sans grand  intérêt. A) La conception du moule et des plans de joints réalisés, le moule  reçoit alors une cire qui  permet d'obtenir un "positif" . B) L'épreuve en cire est alors retouchée . C) Des canalisations (égouts, évents, attaques, nourrice) sont  montées par soudage. D) Un  noyau intérieur  est constitué afin d'obtenir une pièce creuse et légère. Sur l'extérieur (la face positive où se trouve la sculpture) un enrobage réfractaire est constitué. Le moule (dit "moule de potée" dans cette variante) après séchage est plaçé dans un four( phase de décirage) .Cette opération qui peut prendre de plusieurs heures à plusieurs jours suivant la taille  et le poids du moule, permet à la cire de s'évacuer,  au matériau de sécher complètement. E) Le moule après ces opérations est extrait du four. Parrallèlement, le four de fusion destiné à la fusion des lingots de bronze reçoit le creuset réfractaire dont la température atteindra en phase finale prés de 1200°. Le métal en phase liquide est versé dans l'empreinte puis se solidifie lentement. F) Aprés plusieurs heures d'attente, le moule est brisé, la pièce est extraite du matériau réfractaire.Un long travail de préparation de plusieurs jours va être nécessaire:  tronçonnage des jets, meulage, émerisage, réparations diverses  et soudage . G) La sculpture est polie puis dégraissée H)Patinée Al'aide  de produits chimiques destinés à  colorer le métal . La pièce est enfin terminée, patinée, encaustiquée, soclée ou montée sur une terrasse de Bronze ou un socle  de pierre. Le modèle de départ  en  plâtre ou en  terre laisse place au métal. L'oeuvre ainsi  sublimée  représente  pour l'artiste (et le fondeur)  une véritable  naissance artistique, l'aboutissement ultime de la sculpture concrétisée par l'alchimie du Bronze et du feu                                                                         H.L

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